Le digital ne se contente pas de transformer les problématiques et pratiques de formation ; il en modifie aussi les enjeux. La formation peut maintenant servir des enjeux qui lui étaient inaccessibles auparavant. Illustration avec l’enjeu de performance opérationnelle.
De la formation au long cours au support à la résolution de problèmes immédiate…
Depuis toujours la formation a pour mission de renforcer l’adaptation des salariés à leur poste de travail, et d’améliorer ainsi le confort et la productivité du travail (même s’il y a eu un temps où les actions d’adaptation au poste de travail étaient difficiles à financer dans le cadre du plan de formation).
Le support à la performance opérationnelle des collaborateurs n’aurait donc rien de nouveau ? Au contraire ! Ce n’est plus seulement d’un support acté dans des programmes de formation au long cours, le plus souvent désynchronisés des rythmes du business qu’il est question. Le digital permet aujourd’hui d’aider les collaborateurs à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent au jour le jour (à l’heure l’heure) dans l’accomplissement de leurs tâches - je ne sais pas produire un long document Word intégrant une table des matières et un index ; j’ai besoin d’un “refresh” sur les erreurs à éviter dans un entretien d’évaluation, etc.
Le digital transforme la formation-stockage en formation-flux…
La formation se présente ici comme un flux qui épouse un autre flux (celui du travail). Sa caractéristique : elle doit être parfaitement contextualisée (inutilité d'un long cours théorique au moment où j’ai un problème ponctuel à résoudre). Ressource pédagogique ou “Job Aid” : la différence n’est plus flagrante, sauf si les pédagogues lui apportent, ce qui est souhaitable, un supplément d’âme ; car il n’est pas interdit de viser un objectif d’apprentissage / mémorisation en même temps qu’on aide le salarié-apprenant à résoudre un problème ponctuel. Cette approche suppose un lien plus étroit entre les pédagogues et les experts métier : les premiers en seront bénéficiera (une meilleure connaissance des métiers, de l’entreprise, des problématiques du poste de travail), les seconds aussi (le développement d’une capacité pédagogique (expliquer ce qu’on fait, ce qu’on attend), dont on mesure bien l’importance grandissante dans l’économie digitale). Autre de la formation-flux : elle devra faire court, juste ce qu’il faut (très en deçà des durées d’un module e-learning scénarisé, et a fortiori d’un serious game ou d’un parcours de type MOOC)).
La formation à deux temps…
Ces nouveaux designs, cette contextualisation, la disponibilité juste à temps de la formation, ce sont des opportunités directement ouvertes par le digital, lequel lui permet en effet de "travailler l’instant". La formation doit saisir cette chance de pouvoir jouer dans diverses fenêtres de temps : si elle a essentiellement pratiqué la longue ou la moyenne durée dans le passé (le plan de formation), la possibilité de saisir l’instant (le très court terme) lui est offerte en complément, grâce au digital. Ce qui suppose un réglage, en particulier pour mettre en cohérence ces différentes fenêtres de temps ! Un bon sujet pour les Directions Formation, à décliner, pour commencer, sur le portail de formation.
Michel Diaz
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